Ebola │ RDC : Tous les traitements actuels et envisagés sont « en phase expérimentale ».


Suite à la mise en place par Félix Tshisekedi d’un secrétariat technique pour coordonner la riposte contre à Ebola au Nord-Kivu et en Ituri, le Dr. Oly Ilunga, a démissionné de ses fonctions de Ministre de Santé. Outre les formules administratives, Dr. Oly Ilunga Kalenga est un défenseur acharnée du vaccin canadien rVSV-ZEBOV jusque là utilisé dans la riposte contre la maladie à virus Ebola. Alors que son successeur désigné dans la Coordination des actions de Riposte, le Professeur Muyembe, serait favorable à l’expérimentation d’une autre formule. Toutes les deux formules sont encore expérimentales, bien que Félix Tshisekedi profite de cette cacophonie pour se débarrasser d’un ancien ami et renouer diplomatiquement avec les Etats-Unis et la Belgique, en avant plan dans le financement du nouveau vaccin du Groupe J&J.



Dans ses Notes de la Consultation sur le contrôle de l’utilisation en situation d’urgence d’interventions thérapeutiques non homologuées pour le traitement de la maladie à virus Ebola (MVE), l’OMS mentionne que « l’utilisation en situation d’urgence de l’intervention non homologuée est surveillée et les résultats sont documentés et transmis rapidement à la communauté médicale et scientifique. »

Depuis le 1er août 2018, la République Démocratique du Congo fait face à une épidémie de la maladie à virus Ebola.   L’épidémie sévit dans le nord-est, plus spécifiquement dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Il s’agit là de la plus grande épidémie jamais signalée dans le pays et de la deuxième plus importante de l’histoire.

Le 14 juillet 2019, le premier cas d’Ebola a été confirmé à Goma, en RDC. Cette première victime dans la capitale du Nord-Kivu, un pasteur pentecôtiste de Bukavu, avait voyagé de Beni à Goma en passant par Butembo et avait été en contact avec des cas d’Ebola à Butembo, où il prônait des « guérisons miracles » et imposait les mains à des personnes identifiées comme contacts des cas Ebola-positifs.

A Goma, le diagnostic a été établi immédiatement et les mesures nécessaires ont été prises pour prévenir la propagation de la maladie. Le pasteur contaminé est décédé plus tard pendant son transfert au centre de traitement Ebola à Butembo. Goma, ville de plus de deux millions d’habitants, est située à la frontière avec le Rwanda et possède un aéroport international. Depuis les six derniers mois, la ville s’est préparée de manière intensive. Ce premier cas d’Ebola à la porte du Rwanda a poussé l’OMS, le 17 juillet 2019, à déclarer l’épidémie actuelle d’Ebola comme une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC) afin d’améliorer la gestion de cette épidémie.

« Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 2.592, dont 2.498 confirmés et 94 probables. Au total, il y a eu 1.743 décès (1.649 confirmés et 94 probables) et 729 personnes guéries », mentionnait le Ministère de la Santé de RDC dans son dernier bulletin d’information sur l’évolution de l’épidémie d’Ebola au Nord-Kivu et en Ituri. Il s’en suit que, depuis le lancement de l’opération de riposte contre cette épidémie, 66% des cas confirmés sont décédés. Malgré son efficacité discutable, le Ministère Congolais de la Santé est resté attaché au vaccin Canadien rVSV-ZEBOV.

Contacté The Kivu Times, un expert œuvrant dans les opérations de riposte à la maladie à virus Ebola dans la région de Beni précise qu’on ne peut pour le moment pas juger de l’inefficacité du  vaccin rVSV-ZEBOV, suite notamment à la méfiance de la population vis-à-vis de la vaccination dans les zones actuellement affectées par l’épidémie et à l’insécurité qui sévit dans celles-ci, freinant l’arrêt de la propagation de l’épidémie d’Ebola.

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