Révélations sur SJL Aeronáutica Congo : Un éclairage sur les liens politiques et les enjeux économiques

Le 20 novembre 2023, Félix Tshisekedi, candidat-président, débarque à Moanda, Kongo Central, à bord d’un avion estampillé « SJL ». Cette arrivée marque le début d’une campagne dans laquelle le transport aérien devient un défi pour les candidats aux élections du 20 décembre 2023 en République démocratique du Congo (RDC).

Une ERJ-135 de la compagnie angolaise SJL Aeronáutica

La compagnie SJL Aeronáutica Congo, née sous l’ère Tshisekedi, est au cœur d’une enquête conjointe menée par Actualite.cd, le journal portugais Expresso et la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF), partenaires du consortium Congo Hold-Up.

Les promesses et les conflits

Tshisekedi promet des transformations grâce au port en eau profonde de Banana, affirmant un changement significatif pour la ville de Moanda. Cependant, les opérations de SJL soulèvent des questions. La compagnie, censée servir 10 destinations, n’en dessert que 6 depuis Kinshasa. Une suspension prolongée des vols, liée à des réparations nécessaires pour garantir la sécurité des passagers, a amplifié les doutes sur ses opérations.

Pendant ce temps, Congo Airways, la compagnie nationale, lutte pour trouver sa place. Malgré les promesses antérieures de renouvellement de sa flotte par Tshisekedi, les projets stagnent. Des partenariats avec des entreprises étrangères, comme Ethiopian Airlines pour Air Congo, soulèvent des interrogations sur les priorités d’investissement.

Les liens controversés

SJL Aeronáutica Congo, tout en se présentant comme une filiale d’une compagnie aérienne privée angolaise, cache une nébuleuse de personnalités politiquement exposées de la RDC et de l’Angola. Des connexions avec la famille du président angolais, João Lourenço, émergent, évoquant des transferts d’avions de la Sonangol vers SJL et des associations commerciales avec des figures politiques congolaises.

La compagnie opère aux côtés de partenaires tels que Colibri Air et General Investment Services (GIS), associés à des personnalités politiques telles que Guy Loando et Carole Agito, éveillant des inquiétudes quant aux relations entre pouvoir politique et entreprises privées.

Éclaircissements et réponses attendues

L’enquête souligne l’opacité entourant les licences d’exploitation et les partenariats de SJL, accentuée par l’absence d’informations sur les compagnies aériennes congolaises de l’autorité de régulation de l’aviation civile. Les réponses des concernés, comme SJL Aeronautica, Serge Biafulu, la présidence de l’Angola, Guy Loando et ses partenaires, sont attendues pour démêler cette toile complexe.

L’impact de ces connexions politiques sur l’industrie aérienne congolaise et sur l’équité économique doit être examiné. Cette enquête vise à offrir une transparence nécessaire pour comprendre les liens entre les acteurs politiques et les entreprises, soulignant l’importance de la responsabilité et de la redevabilité dans le secteur aérien pour le développement durable du pays.

Par la rédaction d’actualite.cd, en collaboration avec John Dell’Osso (PPLAAF) et Micael Pereira (Expresso)