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La RDC confrontée à une gestion budgétaire chaotique en 2022 – Les gabegies financières de Tshisekedi passées aux cribles.

La gestion des finances publiques en République Démocratique du Congo (RDC) a été soumise à de sévères critiques, révélant un dysfonctionnement généralisé dans la chaîne de la dépense publique pour l’exercice budgétaire 2022. Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL), en parallèle avec la Cour des Comptes, a identifié de nombreuses irrégularités et violations des procédures établies.

Aimé Boji Sangara Bamanyirue (frondeur UNC), Ministre de Budget de RDC et soutien de Félix Tshisekedi. (Pph. Tiers)
Aimé Boji Sangara Bamanyirue (frondeur UNC), Ministre de Budget de RDC. (Ph. Tiers)

L’une des principales préoccupations réside dans le fait que le ministre des Finances a activé le compte général du Trésor sans l’émission des Ordres de paiement informatisé (OPI). Cette action a entraîné l’utilisation de 2,9 milliards de dollars sans l’autorisation préalable du Parlement, ainsi qu’un décaissement d’urgence de 1,3 milliard de dollars à la Banque centrale du Congo, créant un déficit budgétaire de 1,1 milliard de dollars, bien que la Cour des Comptes l’estimait à 1,6 milliard de dollars.

D’autres pratiques douteuses ont également été identifiées, notamment des paiements sans certification préalable de la Direction Générale de la Dette Publique (DGDP) pour un total de 5 millions de dollars, ainsi que des paiements en procédure d’urgence de 162 dossiers de la dette intérieure d’un montant de 94 millions de dollars. Le salaire du Président de la République a par ailleurs suscité des interrogations, avec un paiement de 14,2 millions de dollars sur les prévisions annuelles de 152 112,67 dollars, soit un taux d’exécution de 9 366,03 %. Un décaissement irrégulier de 8,3 millions de dollars au profit de Rawbank au titre d’investissements a par ailleurs été relevé par la Société Civile.

Le manque de traçabilité d’un décaissement de 34 millions de dollars de la Banque Africaine de Développement (BAD) en faveur du projet d’opérationnalisation de la zone économique spéciale de Maluku suscite des inquiétudes. De plus, l’absence d’informations sur les emplois rémunérés à l’origine du dépassement de 900 millions de dollars soulève des questions sur la transparence.

En dépit d’un paiement de 3,9 milliards de dollars pour les crédits d’investissement, le rapport du Ministère des Finances ne fournit pas de détails sur les infrastructures construites ou réhabilitées, telles que les écoles, les routes, les centres de santé, etc. De plus, il n’y a pas de rapport explicatif sur les dépassements budgétaires enregistrés en 2022, ce qui révèle un déficit de contrôle dans le circuit budgétaire.

En ce qui concerne les fonds transférés aux provinces et aux Entités Territoriales Décentralisées (ETD), il est alarmant de constater que 80 % de ces fonds ont été utilisés par les gouverneurs et les Assemblées provinciales, avec un montant de 41,4 millions de dollars non retracé. Seule la ville de Kinshasa n’a pas payé aux communes la rétrocession reçue du Trésor public, évaluée à 20,8 millions de dollars. Les provinces à vocation minière ont reçu davantage de ressources, tandis que le crédit de la caisse nationale de péréquation n’a pas été activé, laissant les ETD pauvres avec des crédits d’investissement insignifiants.

Cette situation met en lumière le fait que le budget de l’année 2022 en RDC n’a pas contribué à résorber le chômage ni à réduire la pauvreté. Au contraire, les injustices sociales et les pratiques de gouvernance douteuses se sont renforcées. Le CREFDL recommande au gouvernement de respecter la Loi des finances de l’année, le circuit de la dépense publique et le pacte de stabilité monétaire afin de répondre aux priorités de la population. Il est également conseillé de réactiver la fonction de contrôle préalable avec les contrôleurs budgétaires en tant que priorité gouvernementale.

Cette situation met en évidence la nécessité urgente de réformer les pratiques budgétaires et financières en RDC pour garantir une utilisation efficace des ressources publiques et la transparence dans la gestion des finances publiques.

Utilisation des Finances Publiques à des Fins Politiques

La situation financière chaotique révélée pour l’exercice budgétaire 2022 en République Démocratique du Congo (RDC) soulève des inquiétudes quant aux perspectives futures. Il est de plus en plus évident que le président Tshisekedi pourrait utiliser les finances publiques pour entretenir ses courtisans et financer sa campagne électorale en prévision des élections prévues pour décembre 2023. Cette perspective soulève de sérieuses questions quant à la transparence et à l’intégrité du processus électoral à venir.

Il est possible que le président Tshisekedi puisse exploiter le contrôle des finances publiques pour favoriser ses alliés politiques et maintenir leur soutien. Cette utilisation des ressources publiques à des fins politiques pourrait se traduire par l’affectation de fonds et de ressources à des projets et à des programmes qui bénéficient principalement à ses partisans, au détriment de l’intérêt public. De plus, le rapport révèle des paiements discutables, tels que le salaire présidentiel disproportionné, ce qui laisse planer des doutes sur l’utilisation des finances publiques.

La capacité du président Tshisekedi à contrôler les finances publiques soulève également des préoccupations quant à l’intégrité du processus électoral prévu pour décembre 2023. L’utilisation abusive des ressources publiques pour financer sa campagne électorale pourrait créer un déséquilibre majeur dans la compétition politique. Cela pourrait entraver l’habileté des candidats de l’opposition à mener une campagne équitable et à concourir sur un pied d’égalité. Par conséquent, il est essentiel que des mécanismes de surveillance indépendants et transparents soient mis en place pour garantir que le processus électoral soit libre et équitable.

La situation financière actuelle en RDC, telle qu’elle est révélée par le rapport du CREFDL, soulève des inquiétudes quant à l’utilisation des finances publiques à des fins politiques et à l’intégrité du processus électoral à venir. Il est crucial que des mesures soient prises pour garantir la transparence, la responsabilité et l’équité dans la gestion des finances publiques et dans le cadre des élections de décembre 2023.